Matière à… mettre en mouvement
La collaboration avec Crystal Group dure depuis près de douze ans. Il fait bouger nos bras mécaniques, l’ensemble de nos jets et effets d’eau, les éclairages… Bref, tout ce qui doit bouger, bougera. Découvrez le parcours de ce passionné qui est passé, un jour, de l’univers industriel à celui de l’événementiel.
Quel est votre rôle à Crystal Group ?
Je suis responsable de la partie automation au sein de Crystal Group. Je travaille, pour la majorité des projets, en lien avec tout ce qui est fontaines et, en particulier, pour tous les spectacles multimédias. Bien sûr, je peux être amené à travailler pour la déco ou pour la glace. Je construis également, avec l’aide de mon équipe, toutes nos armoires techniques.
Quel est votre parcours ?
J’ai passé un bac et un BTS d’automatisme industriel. J’ai commencé ma carrière en 1989 dans une entreprise spécialisée dans les machines d’usines automobiles, en particulier pour les chaînes de montage.
En 2002, j’ai créé ma propre entreprise d’automatisme industriel toujours dans ce domaine de l’automobile.
C’est en 2006 que j’ai commencé à travailler avec Crystal Group sur un tout premier projet : le pixel fall. Il s’agissait de concevoir ce produit, encore très peu répandu à l’époque, et qui s’avérait très complexe à programmer surtout pour atteindre un niveau de qualité d’images satisfaisant.
L’étude et le développement de ce projet ont, en fait, duré près de deux ans. Entre temps, d’autres projets d’automation sont arrivés et ma société a intégré le groupe en 2008.
Le passage de l’industrie à l’événementiel s’est bien passé ?
Il est vrai que je ne connaissais pas du tout ce secteur. Je travaillais uniquement pour les chaînes de fabrication de voitures. Je me souviens d’ailleurs que notre premier pixel fall a été installé pour un stand Peugeot sur un salon en Allemagne !
D’une manière plus technique, nous avons dû créer une véritable passerelle entre les automates prévus pour l’industrie et ceux qui allaient gérer nos shows. Nous avons ainsi créé un soft capable de comprendre et de parler le langage de programmation spécifique à l’événementiel (ARTNET).
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
Il s’agit d’un métier où il faut toujours être à l’affût des innovations. La base de ce secteur reste l’informatique et, bien sûr, ce domaine évolue à grande vitesse. Les systèmes sont de plus en plus perfectionnés. Aujourd’hui, par exemple, tout est en réseau ce qui nous permet une meilleure fluidité des données. Et je ne vous parle pas de l’évolution entre le numérique et l’analogique !
Ces innovations techniques nous obligent à nous remettre toujours en question. A chaque projet, nous progressons et nous apprenons. Cette remise en question passe par des formations régulières, des relations privilégiées avec les fabricants qui nous tiennent au courant de leurs innovations, de leurs nouveaux process ou équipements.
Dans notre service automation, le développement représente au moins 30% de notre activité et de notre budget.
De plus, il est important de toujours garder une longueur d’avance par rapport aux demandes du bureau d’étude. Nous devons savoir très rapidement si nous sommes capables de faire telle ou telle chose. Sachant qu’un directeur artistique tel que Michel Amann* nous pousse régulièrement à nous dépasser ! Aujourd’hui, je n’ai pas le souvenir d’un projet que nous n’aurions pas pu faire techniquement.
Pouvez-vous nous expliquer plus concrètement ce qu’est l’automation ?
Il s’agit de la gestion de tous les systèmes électriques, pneumatiques et hydrauliques. L’objectif est de mettre en mouvement, suivant les informations qu’on nous fournit, les jets d’eau, les bras, et tous les systèmes aquatiques qu’on utilise. Il peut s’agir de mettre en mouvement un chariot sur rail comme celui que nous avons créé pour Eurodisney, un bras mécanique ou une voiture qui doit rouler sur l’eau sur 100 mètres pour le spectacle du Futuroscope. Dans ce département de l’automation, nous sommes cinq personnes à temps plein.
Nous travaillons, bien sûr, sur plusieurs projets en même temps. Nous menons en général trois ou quatre projets de front. A cela, il faut ajouter nos missions de maintenance sur nos installations pérennes, et ce, à travers le monde entier.
Ce domaine de l’automation me permet de me sentir au cœur des projets. Les systèmes ne fonctionneraient pas sans l’automation. Nous créons le cerveau des shows et des spectacles.
Quand vous parlez de cerveau, vous parlez de ces grandes armoires électriques qui contiennent l’automate ?
Tout à fait. Nous partons de rien pour créer une armoire électrique. Chaque armoire est une création. Une création absolument cartésienne puisque ces armoires doivent être précises et rangées. Chaque composant est à sa place, chaque fil possède sa couleur spécifique, son numéro. Pour moi, une armoire est belle lorsqu’elle répond à tous ces critères. Et oui, même une armoire électrique peut être belle ! Voilà certainement où se situe mon « petit » côté artiste !
Pourriez-vous nous parler de quelques réalisations dont vous êtes fier ?
Le pixel fall, bien sûr, qui reste le premier projet en collaboration avec Crystal Group !
Je peux également vous citer le spectacle du Futuroscope « La Forge aux Étoiles ». Il s’agit de l’une de nos plus grosses installations réalisées. Entre le bras mécanique, la voiture, les effets d’eau, les éclairages, la brume, ce spectacle multimédia peut nous rendre très fiers. Nous avons tout réalisé.
Toutes nos installations en Chine sont également des projets sur lesquels j’aime travailler, tant par leur ampleur que par leur niveau technique. En fait, plus j’ai de travail et plus cela m’intéresse !
Ces projets nous permettent de travailler avec de belles entreprises. Nous ne pouvons réaliser que du haut-de-gamme. Le fait de collaborer avec les plus grands est une vraie reconnaissance.
*Michel Amann, directeur associé.